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Veux-tu m'épouser ?

Aussi banale qu’elle puisse paraître, cette question n’a fait son entrée dans le lexique Sénégalais  que récemment. En effet, cela n’a pas toujours était ainsi. La demande en mariage a bien évolué dans notre société et si vous voulez mon avis, c’est tant mieux !

À l’époque de nos arrières grand-parents, 

Il était ‘‘simple’’ de se marier. À cette époque, un homme qui voulait se marier n’avait qu’à se rendre dans une famille et tenir le langage suivant au Chef de famille : Je cherche une épouse, pourriez vous m’indiquer laquelle de vos filles je peux marier ? Le Chef de famille faisait alors un rapide inventaire dans sa tête et faisait part de son choix au futur époux. Tu cherches une femme ? En voilà une !  Simple non ?!

Passons à la génération suivante, celle de nos grand-parents :

À cette époque, un homme désireux de se marier, n’allait pas dans n’importe quelle concession. Non. Il allait là où il avait déjà identifié une fille qui lui plaisait plus ou moins… Le désireux-de-se-marier arrivait et tenait le langage suivant au Chef de famille : je cherche une épouse, j’ai pensé que votre fille Astou me conviendrait, je viens demander sa main. Le papa se félicitait du choix porté sur sa fille Astou et donnait son accord. Tu veux Astou ? Voilà Astou ! Là encore simple comme tout.

Arrive la génération de nos parents.

Pas question pour les filles (pas toutes) d’attendre qu’on vienne les prendre… par hasard. Et si cela devait arriver, pas question d’accepter sans broncher – au moins. Les hommes (pas si bêtes que ça) ont senti le vent tourné… Devant le risque d’une humiliation (obtenant la fille qu’après forcing), les hommes se sont adaptés. De manière subtile, ils prenaient soin de faire comprendre à leur ‘‘choix’’ leurs intentions avant la visite chez les parents. Selon la réaction de la fille, ils  poursuivaient leur entreprise ou y renonçaient (pour les intelligents bien entendu).

Qu’en est-il de nous autres ?

Nos parents (pas tous) et ancêtres se mariaient pour fonder une famille et cette considération primait sur tout le reste. Aujourd’hui avec notre génération (ceux qui sont nés après 80), on ne peut pas en dire autant…

À cheval entre tradition et modernité, notre génération a reçu une éducation assez confuse. Nos parents nous ont inculqué un esprit critique, indépendant et ouvert – privilégiant ainsi (de manière inconsciente ou non) notre réussite professionnelle et sociale, reléguant au second plan les traditions dont ils ne font référence que de manière ponctuelle ou partielle… Personne n’est à blâmer, les intentions étaient bonnes. Pis, qui peut échapper à l’évolution du monde ?

Personne.

En effet autant les hommes que les femmes ont vu leur vision du mariage évoluée et avec elle leurs exigences sur le choix de leur partenaire. Rien d’anormal, l’être humain évolue, c’est inhérent à son espèce. Les hommes qui avaient jusque là le monopôle des sentiments, ont vu ceux des femmes s’exprimer, s’affirmer et s’imposer. Les femmes exigeaient désormais que leurs sentiments soient pris en considération au même titre que ceux des hommes.

Nous entrons dans l’ère de la demande en mariage telle que nous la connaissons aujourd’hui. L’homme commence à demander, non pas aux parents mais à la concernée si elle veut bien de lui.

Sauf…

Ceux qui refusent de se résigner à cette nouvelle réalité et qui persistent encore à vouloir se marier sans le consentement de leur future épouse. Cette dernière catégorie hélas, compte encore un bon nombre d’adeptes dans notre société et trouvent chez certains parents, des alliés de taille. C’est à cette catégorie particulière que je pense en rédigeant ces lignes. Pour autant je ne vais pas m’adresser à eux (ils n’en valent pas la peine) mais à leurs victimes potentielles :

À toutes celles qui font encore l’objet de pression (sociale, traditionnelle, culturelle, financière…) pour épouser un tel ou un tel que vous n’aimez pas et n’aimerez jamais de votre vie, exigez d’entendre de leur bouche Veux tu m’épouser ?

… afin que vous puissiez avoir la liberté mais surtout le plaisir immense de leur dire NON, NON et NON.

D’ici là, bon courage à toutes !

Faty

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Auteur·e

fatykane

Commentaires

nguessangbani
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Espérons que tu répondras bientôt OUI

Faty Kane
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Tout dépend de QUI en fait la demande !

nathyk
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O la la... J'adore ce billet et ton blog en général. We have the same fighting spirit ! Et tu as gardé le meilleur pour la fin ! C'est génial...