Elle avait 23 ans, violée sauvagement et battue par six hommes dans un bus à Delhi, cette étudiante qu’on surnomme désormais « la fille de l’Inde », est décédée ce 29 décembre 2012 des suites de ses blessures. Le pays est en émoi, l’indignation est à son comble. Des foules en colère crient justice pour toutes les femmes victimes de violences sexuelles. L’affaire fait le tour du monde.
Quelques mois auparavant, c’est une autre fille qui fait la une des journaux. Malala Yousafzai, 14 ans, devenue le symbole de l’éducation des filles au Pakistan mais aussi dans le monde. Elle n’a que onze ans lorsqu’elle commence à animer un blog pour dénoncer les abus des talibans et pour défendre le droit à l’éducation des filles. Le 9 octobre 2012, en sortant de son établissement, elle est victime d’une tentative d’assassinat par les talibans. Chanceuse, elle échappe à la mort…
La liste est loin d’être exhaustive
Une femme sur trois sera victime de violence domestique au moins une fois dans sa vie (source : ONUFemme); 130 millions de filles et de femmes sont excisées chaque année dans le monde ; en France Une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint ; en Inde, les filles représentent 90% des filles abandonnées sur la base de préjugés anciens qui font de la naissance d’une fille un déshonneur ; En Afrique du Sud, une femme est violée toutes les 26 secondes ; Au Ghana, les hommes gagnent 31% de plus que les femmes en milieu urbain et 58% de plus que les femmes en milieu rural (source : FAO). Etc. Etc. Etc.
Nous sommes des dizaines de milliers à subir quotidiennement toutes formes de violences : physique, sexuelle, morale, économique, etc. juste parce que nous sommes des filles et des femmes. Nous sommes autant de ‘‘tributs’’ sacrifiés sur l’autel de la discrimination, de l’inégalité, de l’injustice, des attitudes sexistes, d’une mauvaise interprétation de la religion, de croyances et pratiques sociales et traditionnelles négatives et j’en passe.
Une lueur d’espoir
Les cinquante dernières décennies ont vu des avancées considérables de la condition féminine : le droit de vote, l’accession à des postes de responsabilité, le vote de lois et politiques touchant le mariage, le divorce, le rôle parental, la garde des enfants, le droit à la propriété etc. Alors essayons d’imaginer ce qui peut être fait dans les années à venir si les mêmes efforts qui ont conduit à ces avancées sont sécurisés et renforcés. L’attribution des rôles et responsabilités entre hommes et femmes peut changer et change à travers le temps car not attitudes, pratiques et croyances ne sont rien d’autres que les résultats d’un construit social. Le regard porté sur la femme évolue. Lentement mais surement.
La preuve :
Une femme, Park Geun-hye, vient d’être fraîchement élue première femme présidente de Corée du sud. Elle rejoint ainsi quelques autres femmes Chef d’État comme la chancelière allemande Angela Merkel, la Brésilienne Dilma Rousseff, la présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner ou encore la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf.
En dehors du champs politique, on peut aussi citer des femmes puissantes de par leur position, telle que la directrice du FMI, Christine Lagarde, Mireille Balestrazzi, première femme à la tête d’Interpol, Marissa Mayer la PDG de Yahoo qui annonçait dans la foulée de sa nomination qu’elle attendait un petit garçon. (Juste pour dire que carrière professionnelle et vie de famille peuvent parfaitement aller de pair !).
Mais le chemin est encore long
Ces exemples donnent de l’espoir certes mais ils ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan. Les femmes ne dirigent pour l’instant que moins de 20 pays sur un total d’environ 200 et les femmes dirigeantes de grands groupes/ institutions ou occupant des postes de responsabilité politique se comptent toujours sur les doigts de la main. En effet, ces exemples sont quasi insignifiants comparés à l’ampleur des inégalités entre les femmes et les hommes, en particulier dans les pays en développement et dans en milieu rural de manière plus spécifique.
Lutte et survie
Toutefois force est de reconnaître que les nombreuses actions entreprises en faveur de l’autonomisation des femmes et du respect de leurs droits contribuent à porter un nouveau regard sur le statut et le rôle de la femme dans nos sociétés. D’où la nécessité de redoubler d’efforts pour la promotion et la défense les droits des filles et des femmes.
En attendant de voir se réaliser cet idéal, je nous souhaite à toutes, pour cette année nouvelle et celles à venir, un meilleur sort !
Faty
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